mercredi 31 mars 2010

Ronit Elkabetz, une actrice à couper le souffle


Le charisme. Un mot dont on use et dont souvent on abuse. Pourtant c’est bel et bien ce que dégage cette femme. Ces longs cheveux noirs, son teint mat, la façon qu’elle a de s’exprimer par les gestes, par l’attitude, lui donneraient presque des airs latinos. Mais non, Ronit Elkabetz est israélienne.

Depuis l’âge de 25 ans, elle a ouvert la porte du septième art. Une entrée réussie, puisque son premier casting lui a offert un premier rôle. Dès lors, elle a incarné des femmes. Des femmes que la vie a marquée. Une droguée, une attardée puis un travesti … Ronit le dit elle-même, elle n’a « jamais été attirée par les rôles de belles femmes »  mais plutôt « par la difficulté, la saleté, ce qui gratte, ce qui saigne ».

Puis elle a choisi d’incarner une mère. 

Dans Tête de Turc, en salles aujourd’hui, Ronit est une mère turque, immigrée en France. Une mère qui vit seule avec ses deux garçons, en banlieue. Une femme qui se tue au travail pour manger, pour que ses fils ne manquent de rien, pour qu’ils ne se laissent pas enrôler dans la délinquance qui les attend au pied de l’immeuble.  Une mère qui ne baisse pas les yeux et relève la tête quoi qu’il arrive.

Dans ce dernier opus de Vincent Elbé, j’ai aimé la voir jouer. Son interprétation est bluffante, elle vous prend aux tripes. Ses colères, ses angoisses, les non-dits sont transcendants.

Ronit Elkabetz rend hommage à ces mères-courage dont le quotidien est souvent difficile et dont l’éducation de leurs enfants est une priorité.  Ce rôle est un véritable engagement. L’intéressée dit sentir la « responsabilité de raconter la société telle qu’elle est », et nous le fait ressentir.

La vie de Ronit a sûrement contribué à enrichir ces personnages. Découvrez là dans Tête de Turc, vous m’en direz des nouvelles.

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Photos : Allocine.fr